
Retrouvez une interview de Rafaël JENOT, doctorant au Laboratoire d’Étude des Microstructures et de Mécanique des Matériaux (LEM3) sur le campus Arts et Métiers de Metz, dans le cadre de l’Instant Doc.
Pourquoi avoir choisi de poursuivre avec un doctorat après votre cursus d’ingénieur ?
Dès la fin du lycée, je savais que je voulais enseigner mais dans plutôt en post-bac. En prépa, j’ai échangé avec plusieurs professeur·e·s qui avaient fait une thèse et qui m’ont conseillé d’en réaliser une : selon eux, c’est un vrai plus pour enseigner.
En arrivant à Arts et Métiers en 2021 en Programme Grande École, j’ai découvert le master recherche en matériaux et mécanique des structures qui m’a donné encore plus envie de continuer.
J’ai aussi été encouragé par mon parrain dans l’établissement, qui fait lui aussi une thèse. Étant un an plus avancé dans son parcours, il m’aide sur plusieurs sujets.
Quel est votre sujet de thèse ?
Je travaille sur la conception computationnelle d’alliages à compositions complexes (CCAs) sans cobalt. L’idée, c’est de substituer les alliages industriels actuels par des alliages aux propriétés équivalentes mais plus écologiques, éthiques et fonctionnels.
Je travaille sur un type d’alliage qui a été découvert il y a vingt ans seulement : c’est encore très nouveau. Peut-être que ça ne servira à rien ou peut-être que ce sera révolutionnaire ! Cette part d’inconnu rend la recherche particulièrement excitante.
Quelles difficultés rencontrez-vous ?
Je fais face à pas mal de défis pratiques : comment concevoir les alliages, comment garantir leurs performances, comment réaliser les essais… Dès que je suis bloqué, je plonge dans la bibliographie pour voir ce qui a déjà été fait.
Heureusement, je ne suis pas seul. Mon co-encadrant a soutenu sa thèse en 2020 sur un sujet très proche du mien. On échange énormément. Dès qu’il y a un obstacle, on brainstorme ensemble. Nos personnalités fonctionnent très bien ensemble, et on trouve des idées très vite.
Que vous apporte cette expérience ?
Un doctorat, c’est apprendre à piloter un projet de A à Z. Pendant trois ans, je suis le pilote, même si je suis encadré. C’est très formateur. Et le fait d’être à Arts et Métiers est un atout : il y a énormément de laboratoires, avec des profils variés. Cela offre un grand réseau et la possibilité d’échanger avec des chercheur·euse·s qui ont des points de vue différents.
Quels sont vos projets après votre thèse ?
À l’origine, je voulais faire un doctorat pour devenir enseignant-chercheur. Mais aujourd’hui, je garde l’esprit ouvert. J’ai découvert la recherche, et ça me plaît énormément. Je pourrais continuer dans ce domaine, en devenant maître de conférences par exemple.
Mais si un jour l’enseignement ou la recherche ne me plaisent plus, je pourrais aussi devenir ingénieur. Je ne me ferme aucune porte.
Un conseil pour celles et ceux qui hésitent à se lancer dans la recherche ?
Je dirais : allez voir de plus près ! Il y a énormément d’élèves intéressés par la recherche, mais qui ne savent pas vraiment ce que c’est. Je vous encourage à vous rapprocher des labos de vos campus, à discuter avec les chercheur·euse·s, à découvrir ce que c’est concrètement. Peut-être que ça vous intéressera !