L’assemblée générale de JENII, qui aura lieu fin novembre, sera l’occasion de tester les jumeaux numériques développés dans le cadre du projet. Explications avec Sébastien Fernandez, directeur du développement des ELF et chef de projet JENII.
Quelle progression a connu JENII ces derniers mois ?
Nous avons atteint une phase cruciale du projet. Les jumeaux numériques sont désormais fonctionnels et des scénarii pédagogiques concrets y sont intégrés. Nous avons concentré nos efforts sur leur déploiement dans des environnements éducatifs, avec des expérimentations grandeur nature impliquant enseignants et apprenants.
Nous avons également travaillé sur des versions collaboratives et avons initié leur diffusion via une plateforme cloud.
Cependant, certains défis techniques, comme la gestion des infrastructures et des licences, sont encore en cours de résolution.
Y a-t-il eu une avancée particulièrement notable ?
C'est l'introduction de fonctionnalités d'accessibilité dans tous les jumeaux numériques grâce aux recommandations issues du groupe de travail travaillant sur leur amélioration (WP3). Cela marque un pas important pour garantir que les outils développés par JENII puissent être utilisés par tous les apprenants, quelle que soit leur situation, difficulté et méthode d’apprentissage.
Par ailleurs, notre ambition étant d’offrir des environnements immersifs toujours plus performants et adaptés aux besoins pédagogiques, nous avons développé un campus virtuel avec une plateforme de fonderie.
Nous avons organisé des expérimentations pédagogiques avec des étudiants. Par exemple, en mars, des élèves-ingénieurs en productique maintenance du campus de Bordeaux ont été répartis en sous-groupes. Les étudiants ont alterné entre la manipulation d’un jumeau physique sur une chaîne d’assemblage et une immersion en réalité virtuelle pour tester un jumeau numérique. Cette approche combinée leur a permis de mieux comprendre les étapes du processus tout en explorant les limites et avantages des environnements physiques et virtuels.
Les retours des étudiants, majoritairement positifs, ont souligné l’intérêt de cette méthodologie pour l’acquisition de compétences techniques et la projection dans des contextes industriels réels.
Il y aura donc une mise à jour du livre blanc ?
Cet ouvrage, qui contient des préconisations et des retours d’expériences sur l’utilisation des jumeaux numériques, a beaucoup avancé cette année ! Une version opérationnelle et illustrée va prochainement être publiée, intégrant les premiers retours d'expérience des expérimentations pédagogiques menées avec les jumeaux numériques. Ce document sera enrichi en 2025, dernière année du projet, pour refléter l’ensemble des contributions et résultats obtenus. L’objectif est qu’il devienne une ressource de référence pour la communauté éducative et les industries souhaitant intégrer les jumeaux numériques dans leurs pratiques.
Quel est l’enjeu de cette dernière assemblée générale le 28 novembre ?
C’est une étape clé pour dresser un bilan global du projet et pour envisager son avenir au-delà de 2025. Nous présenterons les grandes avancées réalisées, partagerons les retours des expérimentations menées cette année et ouvrirons des discussions sur les perspectives de déploiement à grande échelle des outils développés. Ce sera également une opportunité de renforcer les collaborations avec nos partenaires et d’explorer de nouvelles idées pour pérenniser les solutions JENII.
Comment pensez-vous pérenniser le projet au-delà de 2025 ?
En 2024, nous avons travaillé avec des membres d'EdTech France. Cette association rassemble toutes les organisations utilisant la technologie et l’innovation pour l’éducation. Nous avons exploré ensemble des modèles économiques viables permettant de diffuser et maintenir les jumeaux numériques après la fin du financement du projet. Le développement d’un catalogue de jumeaux numériques, accompagné d’un cycle de webinaires pour engager les enseignants, montre notre volonté d’assurer une adoption durable de ces outils pédagogiques.