Un microscope qui fait grandir un projet

Myriam Dumont, Alex Montagne, Thierry Coorevits et Adrien Van Gorp devant le microscope numérique 3D VHX de Keyence.
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Le Laboratoire Mechanics, Surfaces and Materials Processing de Lille est le premier en France à travailler avec le dernier modèle du microscope Keyence. Un outil qui ouvre de nombreuses perspectives.

La composante lilloise du MSMP et ses partenaires français et belges ont lancé un second programme européen Interreg : le projet Alt Ctrl Trans. « Le projet, qui a débuté en janvier 2019, vise à proposer des alternatives moins polluantes au chrome hexavalent, des solutions plus vertueuses pour l’environnement sans impliquer de changements de procédés de production pour les industriels », explique Alex Montagne, responsable de ce projet.
Prévu sur quatre ans, ce projet mobilise les ressources de l’équipe sur la caractérisation mécanique, tribologique et morphologique des surfaces.

L’observation de grandes surfaces…

Dans le cadre de ce programme transfrontalier, l’équipe du MSMP (Alex Montagne, Thierry Coorevits, Myriam Dumont et Adrien Van Gorp) travaille, dans un premier temps, sur la caractérisation des revêtements au chrome.
L’idée est de constituer une référence pour évaluer les solutions alternatives, dans une seconde phase du projet.

Pour couvrir des nouveaux besoins en caractérisation morphologique bi et tridimensionnelle, l’équipe s’est dotée d’un microscope numérique 3D. L’appel d’offres a permis d’acquérir le dernier modèle VHX de Keyence. « Nous sommes les premiers en France à mettre en œuvre cet outil », se réjouit Alex Montagne. Installé début septembre, ce microscope est financé à 80 % par le FEDER (Fonds Européen de Développement Régional) et à 20 % par Arts et Métiers.

L’équipe prend actuellement l’outil en main afin d’exploiter au mieux ses nombreuses possibilités.
Il offre un grossissement sur une très large gamme de 0,1 à 5000. Il permet également de regarder de très grandes surfaces grâce au procédé de stitching (la reconstruction d’une surface à partir de plusieurs images). « Nous pouvons observer de plus grandes surfaces avec un grossissement important et une belle qualité d’image, précise Alex Montagne, ce qui est important pour suivre les premiers mécanismes de déformation quand un revêtement est soumis à une contrainte d’usure. »

…in situ

En plus de l’amélioration de l’observation, ce sont de véritables freins technologiques qui sont levés. Ce microscope peut être désolidarisé de la machine pour être placé au plus près de l’échantillon grâce à une connexion souple (optique et électronique). Cette notion d’observation « in situ » pendant la sollicitation est importante. Par exemple, elle permet d’évaluer la dynamique de la propagation des fissures ou la cinétique de l’usure en tribologie plutôt que de faire des observations post-mortem fatalement moins riches.

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