Anthony Gentelet est élève ingénieur Arts et Métiers. Il a participé au Solar Decathlon 2019 afin de proposer des solutions de rénovation énergétique de l’habitat à l’horizon 2030. Retour sur cette expérience dont son équipe remporte le 1er prix!
Le Solar Decathlon : Imaginer des prototypes d’habitat pour un avenir décarboné
Anthony Gentelet est élève ingénieur Arts et Métiers de 3ème année. Après une Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles en Maths Physiques au lycée Sainte Geneviève de Versailles, il intègre les Arts et Métiers à Lille. « Je cherchais une formation concrète qui me permette d’allier connaissances techniques et attrait pour l’entrepreneuriat. » précise Anthony. Dès sa deuxième année d’école d’ingénieur, il découvre le Solar Decathlon, une compétition universitaire internationale qui met au défi des équipes venant du monde entier dans le domaine des énergies renouvelables et notamment de l'habitat passif, bioclimatique et de l'énergie solaire. L’objectif du défi ? Proposer un prototype fonctionnel qui permette la réhabilitation et l’amélioration thermique d’ici à 2030 des maisons mitoyennes de la période industrielle, (1850 – 1950) souvent mal isolées.
Il sollicite alors ses enseignants sur le campus Arts et Métiers de Lille afin de pouvoir intégrer sa participation à cette compétition dans son projet de deuxième année. Après avoir rassemblé une équipe projet (PJT) au sein des Arts et Métiers, Anthony intègre l’équipe Habitat2030, composée d’architectes de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille, des Compagnons du Devoir et du Tour de France de Villeneuve d’Ascq ainsi que d’ingénieurs (des Mines de Douai, du FSA Béthune, de l’Ensiame de Valenciennes, de Centrale, et de HEI à Lille). «Mon projet d’études consistait à dimensionner toute la partie photovoltaïque du prototype mais aussi à étudier les consommations électriques de la maison » . Durant un an, Anthony va ainsi développer ses connaissances techniques, en particulier en photovoltaïque et en énergétique. Mais surtout son expérience managériale : « Travailler avec des experts d’autres écoles permet d’optimiser sa manière de communiquer, il est nécessaire d’expliquer ses choix et défendre ses idées. »
De la théorie à la pratique
Cette première phase d’études a abouti à la création d’un prototype installé en région lilloise qu’il a fallu démonter et remonter en Hongrie, là où se déroulait la dernière étape du concours. « J’ai pu travailler sur ce projet dans son intégralité : de la théorie du dimensionnement au concret du montage du prototype. Le sens du concret des ingénieurs Arts et Métiers m’a été très utile ! »
Anthony a participé au déplacement en Hongrie pour la finale du concours. Etant le seul ingénieur sur place, il a pu prendre en charge le pilotage intégral de la maison. « C’était une expérience extraordinaire, même si il a fallu gérer de nombreuses contraintes techniques, budgétaires et mêmes humaines dans un contexte international de concours ! ». Pendant 10 jours, l’équipe a simulé le fonctionnement classique d’un habitat en suivant un cahier de charges très strictes. L’objectif était d’observer les consommations réelles de la maison et de croiser les données avec nos prévisions. L’équipe d’Anthony s’est distinguée notamment sur trois critères : circularité et soutenabilité, intégration urbaine et impact, et le bilan énergétique remportant ainsi le challenge !
Cette victoire en équipe est d’autant plus importante pour moi que nous avions à cœur le principe de frugalité dans la création de ce prototype : consommer le moins possible en réutilisant l’existant plutôt qu’en le cassant.
Après cette expérience enrichissante, Anthony termine ses études d’ingénieur Arts et Métiers par l’expertise « Création d’Entreprises et d’Activités » dispensée sur le campus de Paris afin de continuer à imaginer l’habitat de demain.
Arts et Métiers mobilisé dans cette compétition
Durant les deux années du concours, plusieurs élèves et enseignants d’Arts et Métiers ont pu participer aux travaux. Outre l’équipe projet rassemblée autour d’Anthony dans le cadre du projet de 2ème année, des élèves de 3ème année en expertise Efficacité Energétique pour l’Usine du Futur ainsi que des élèves du Mastère Spécialisé® SYSPEC ont collaboré à cette réussite. Leurs travaux s’appuyaient sur l’expertise de Thomas Roillet et Daniel Marin, ingénieurs de recherche en génie électrique sur le campus Arts et Métiers de Lille. « Nous avons pu utiliser les données et le savoir-faire acquis dans le projet Autoconsommation Photovoltaïque Citoyenne à l’horizon 2020 (APC 2020) que le L2EP a mené. » précise Thomas Roillet.