Étienne Boisseau, doctorant au Laboratoire Conception de Produits et Innovation à Paris.
Suite à l'obtention de son diplôme d'ingénieur Arts et Métiers, Étienne a choisi de poursuivre en doctorat pour s'ouvrir un maximum d'opportunités.
Lorsqu'il a intégré Arts et Métiers c'est le double-cursus franco-allemand proposé sur le campus de Metz qu'Étienne a choisi pour réaliser son cursus d'ingénieur généraliste. Il s'est notamment intéressé à la conception de produits, et l'a mise en pratique sous plusieurs formes durant ses stages : comme ingénieur de recherche au sein d'un laboratoire universitaire allemand, dans une PME pour un projet pluridisciplinaire et au sein d'une équipe de recherche et développement chez un grand constructeur automobile.
Ingénieur-docteur : un profil plébiscité par les industriels
Étienne souhaite casser les idées reçue sur le doctorat : "Mes deux années en Allemagne m'ont appris à démonter le stéréotype français qui est de considérer un docteur comme un "rat de laboratoire" hyper-spécialisé dans un micro-domaine, bref, quelqu'un d'incompatible dans l'industrie. Outre-Rhin, le statut de docteur est tellement important que les Allemands affichent leur titre sur leurs cartes de visite, d'identité... et même leurs boîtes aux lettres ! Le doctorat est également un accélérateur de carrière, notamment à l'étranger. "À partir d'un certain point, il est très difficile de monter dans la hiérarchie si l'on n'est pas docteur", confirme-t'il. "Ainsi, j'ai décidé que mon premier emploi serait un doctorat par stratégie de carrière, notamment car j'avais pu me rendre compte de son intérêt pour un parcours international. Mais c'est aussi mon intérêt pour la recherche scientifique -que j'avais pu découvrir durant mon Master Recherche- qui m'a décidé à sauter le pas."
Un projet accompagné par le laboratoire
Étienne explique le processus de maturation de la thèse et de son financement : "Une thèse, c'est la rencontre de quatre éléments : un sujet, un encadrement (directeur de thèse et laboratoire de recherche), un candidat, et un financement. Une fois mes diplômes en poche, je suis retourné voir ma directrice de mémoire de master recherche, le professeur Carole Bouchard du LCPI. J'ai également échangé avec un autre enseignant-chercheur du laboratoire, Jean-François Omhover. Coup de chance, ils travaillaient déjà ensemble et ils ont accepté l'idée de diriger ma thèse. En équipe, le choix du sujet s'affine :"Ensuite, nous avons défini un sujet de recherche qui correspondait à mes centres d'intérêt, à leurs domaines d'expertise, et qui présentait un intérêt scientifique. Nous nous sommes orientés vers l'open-source dans la conception de produit. Enfin, nous avons cherché des financements : impossible de débuter une thèse sans. Nous avons répondu à plusieurs appels à projets et j'ai fini par décrocher une bourse HéSam Paris-Nouveau Monde."
Les quatre critères remplis, il a débuté sa thèse à l'automne 2014.
Un futur très ouvert
À ce stade Étienne n'a pas encore d'idée arrêtée pour son évolution de carrière : "Je ne suis pas certain de vouloir consacrer toute ma vie professionnelle à une carrière académique, même si j'aime à la fois la recherche, et l'enseignement. L'avenir reste ouvert, même si j'apprécierais de retourner vers l'industrie pour faire, et non plus seulement étudier les gens faire - comme c'est le cas dans ma thèse. Quoi qu'il en soit, les compétences du docteur (gestion de projets complexes et innovation ; autonomie et montée en compétence rapide ; esprit de synthèse et vulgarisation ; excellence technique et rigueur scientifique ; ouverture, collaboration et interdisciplinarité) sont valorisables bien au-delà du monde académique : entre grande entreprise et start-up, en France ou à l'étranger, j'ai la chance d'avoir un avenir rempli d'opportunités !"
Doctorant à Arts et Métiers : un lien fort avec l'industrie
Étienne témoigne de l'intérêt d'effectuer son parcours au sein de l'établissement, tant pour la prise de contacts avec les entreprises que les nombreuses collaborations industrielles pendant la période de thèse. "Pour ceux qui redouteraient le manque de concret de la recherche scientifique, l'avantage est les forts liens d’Arts et Métiers avec l'industrie. Cela permet de ne pas perdre de vue l'application de nos recherches : dans les disciplines d’ingénierie, l'intérêt industriel de la thèse est aussi valorisé, à côté de l'apport scientifique. Il y a une vision pragmatique qui se combine harmonieusement avec les exigences de la recherche de haut niveau."