Prix Bézier  : « une source de motivation pour continuer à innover »

Prix Bézier  : « une source de motivation pour continuer à innover » (banner)
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Découvrez les talents primés le 11 février 2025 sur le campus Arts et Métiers de Paris, pour leurs travaux innovants et leur contribution scientifique dans des domaines clés de la recherche appliquée ! 

Le Prix Bézier : l’excellence de la recherche

Instauré en 2005 grâce à une convention entre l’établissement et la Fondation Arts et Métiers, ce prix rend hommage à Pierre Bézier, ingénieur Arts et Métiers et mathématicien français, pionnier des courbes et surfaces paramétriques, dont les travaux ont révolutionné la conception assistée par ordinateur. Ce prestigieux prix de thèses, organisé sous l'égide de la Fondation Arts et Métiers est une distinction récompensant les meilleures thèses de doctorat soutenues au sein de l’établissement : « Ce prix valorise l’excellence et met en avant des travaux de recherche à fort impact sociétal, établissant un pont entre sciences, technologies et la société » explique Fodil Meraghni, directeur de l’école doctorale.

Le processus de sélection repose sur une grande rigueur scientifique. Lors d’une soutenance de thèse, un jury unanime peut proposer un candidat au Prix Bézier. Une première sélection est effectuée, retenant environ 25 % de la centaine de thèses soutenues chaque année. Ensuite, un jury co-présidé par Ivan Iordanoff, directeur adjoint recherche et innovation et Fodil Meraghni, composé de représentants de la fondation Arts et Métiers, de personnalités reconnues issues de l’industrie et des scientifiques internes et externes examine les dossiers en profondeur.  

Les candidatures doivent être soumises sous la forme d’un dossier détaillé, incluant notamment le manuscrit de thèse, les rapports de soutenance, un résumé des retombées socio-économiques et une liste des publications. La sélection des lauréats par le jury prend en compte plusieurs critères, parmi lesquels :

  • L’impact sociétal de la recherche,
  • Le caractère innovant de la thèse,
  • Les avancées technologiques majeures,
  • La compétitivité du travail en milieu industriel,
  • L’originalité et la nouveauté du sujet traité,
  • La valorisation et la diffusion des résultats,
  • Les retombées économiques potentielles,
  • La qualité rédactionnelle et la démarche scientifique.

Entre trois et quatre lauréats sont sélectionnés, recevant chacun de la part de la Fondation Arts et Métiers un chèque de 1 500 euros ainsi qu’un diplôme attestant leur distinction : « Ce prix est une véritable distinction pour les jeunes chercheurs », souligne Fodil Meraghni. « Il distingue non seulement l’excellence académique mais constitue aussi un atout important pour leur carrière, contribuant à leur insertion professionnelle et renforçant la visibilité de leurs travaux. » 

Les talents primés Prix Bezier

Amir Alamooti : l’innovation au service de l’environnement

Spécialiste en ingénierie des réservoirs, Amir Alamooti s’est tourné vers la recherche appliquée à l’environnement au cours de son doctorat à Arts et Métiers, au laboratoire I2M. Son travail a porté sur une méthode innovante de dépollution des sols grâce à l’injection de solutions polymères. « En France, il y a plus de 9000 sites pollués, il faut des solutions durables et efficaces pour les traiter », explique-t-il. L’un des défis majeurs était l’adaptation de cette technologie à grande échelle, en tenant compte de la gravité et des hétérogénéités du terrain. « Une méthode peut fonctionner en laboratoire mais échouer sur site réel, il faut anticiper ces variables », souligne-t-il.

Son approche repose sur une expérimentation multi-échelle, allant des essais en laboratoire aux tests grandeur nature sur des sites pollués. Grâce à ses travaux, il a pu identifier les paramètres clés influençant l’efficacité du processus de dépollution, tels que la viscosité des solutions polymères, la porosité du sol et les interactions chimiques avec les polluants. Cette méthodologie a non seulement conduit au dépôt d’un brevet, mais elle ouvre également la voie à de nouvelles applications dans la dépollution des hydrocarbures et d’autres contaminants industriels. « Nous devons développer des solutions durables qui ne créent pas de nouvelles contaminations secondaires », insiste Amir Alamooti. Aujourd’hui chercheur post-doctoral au Bureau de recherches géologiques et minières, il continue d’explorer les applications industrielles de ses découvertes. Pour lui, le Prix Bézier « est une reconnaissance de l’impact de la recherche appliquée et un levier essentiel pour sa carrière, qui ouvre de nombreuses opportunités ». 

Rachel Azulay : repousser les limites des matériaux architecturés

Docteure en mécanique des matériaux, Rachel Azulay s’est spécialisée dans la conception numérique de matériaux architecturés aux propriétés mécaniques optimisées. « Ces structures légères et résistantes ont de nombreuses applications, de l’aéronautique à l’automobile », explique-t-elle. Son approche repose sur l’utilisation des mathématiques et de la théorie des groupes pour modéliser des motifs complexes qui améliorent la performance des matériaux.

Ses travaux, menés au laboratoire PIMM se sont concentrés sur l’identification des symétries et des arrangements géométriques les plus efficaces pour maximiser les propriétés mécaniques des matériaux. « En exploitant certaines configurations, nous pouvons obtenir des matériaux à la fois ultra-légers et extrêmement robustes », précise-t-elle. L’enjeu est d’allier performance mécanique et optimisation des processus de fabrication. En collaboration avec des industriels, elle a testé ses concepts sur des prototypes de structures alvéolaires destinées à la dissipation d’énergie et à la réduction du poids des composants. Aujourd’hui, elle met ses compétences au service de la start-up TETMET, qui industrialise ces innovations pour les secteurs du transport et du bâtiment. « Le Prix Bézier est une reconnaissance inestimable, il valorise des années de travail et prouve que la recherche peut avoir un impact concret », conclut-elle, motivée par les perspectives qu’ouvrent ses découvertes dans l’ingénierie des matériaux. 

Victor Champaney : révolutionner la simulation numérique

Passionné par la modélisation et la simulation numérique, Victor Champaney a mené sa thèse au PIMM sur l’accélération des calculs de simulation grâce à la réduction de modèles et à l’intelligence artificielle. « Les supercalculateurs actuels consomment énormément de ressources, il faut des méthodes plus rapides et moins coûteuses », explique-t-il. Son approche vise à optimiser la conception industrielle en permettant de tester virtuellement des milliers de configurations en un temps réduit, notamment dans l’industrie automobile et aéronautique.

Ses recherches ont permis de développer des algorithmes de réduction de modèle qui conservent la précision des simulations tout en divisant leur temps de calcul par plusieurs ordres de grandeur. Il a également intégré des techniques d’apprentissage automatique pour améliorer la fiabilité des prédictions issues de la simulation numérique. « Nous avons cherché à combiner les atouts du calcul haute performance avec l’adaptabilité des modèles d’intelligence artificielle », détaille-t-il. Ses travaux sont aujourd’hui appliqués dans le développement de jumeaux numériques pour l’optimisation de véhicules et de structures complexes. Fort de cette expertise, il a cofondé la start-up Duoverse, qui vise à démocratiser ces technologies pour l’industrie. « Le Prix Bézier apporte une légitimité supplémentaire à nos travaux et montre que ces innovations ont un réel potentiel industriel », affirme-t-il, convaincu que ses recherches contribueront à améliorer la conception et la durabilité des systèmes techniques.

Aude Louessard : concevoir des prothèses accessibles grâce à l’impression 3D

Titulaire d’un doctorat en biomécanique, Aude Louessard a consacré sa thèse à la conception d’un pied prothétique adapté aux sports, issu de la fabrication additive. « Actuellement, les prothèses sportives sont chères et non remboursées. Mon objectif était de proposer une solution sur-mesure et abordable », explique-t-elle. En collaboration avec l’IBHGC à Paris et l’I2M à Bordeaux, elle a exploré l’impact des matériaux et des procédés d’impression sur la performance biomécanique de la prothèse. « L’impression 3D permet une personnalisation inédite et réduit les coûts de fabrication », précise-t-elle.

Son projet s’est appuyé sur des analyses biomécaniques avancées et des tests sur simulateurs pour évaluer les performances des prothèses dans des conditions réelles d’utilisation. En étudiant la dynamique du mouvement et les interactions entre la prothèse et le sol, elle a identifié les matériaux et designs les plus adaptés à chaque type de sport. « Chaque discipline nécessite une structure spécifique pour garantir un équilibre optimal entre flexibilité, résistance et restitution d’énergie », détaille-t-elle. Son travail a débouché sur un prototype fonctionnel destiné au surf, démontrant la faisabilité de son approche et ouvrant la porte à d’autres disciplines sportives. Aujourd’hui ingénieure de recherche à l’école d’ingénieurs EPF, elle développe des collaborations avec des institutions académiques et industrielles pour poursuivre ses travaux. Pour elle, le Prix Bézier représente « une reconnaissance du travail accompli, une validation scientifique et une source de motivation pour continuer à innover ». 

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