Il y a un an, Erwan Lambert était étudiant en Programme Grande École. Il débutait un entrainement intensif dans l’optique de finir l’Embrunman, triathlon distance Ironman en même temps que sa dernière année d’études sur le campus de Metz. Il sera bientôt diplômé Arts et Métiers et est finisher de ce triathlon international mythique, considéré comme l’un des plus difficile au monde.
Le marathon de Metz, déclencheur d’un goût pour les longues distances
Nageur depuis son enfance, Erwan débute la course à pied lors du premier confinement. Il court avec des amis, plutôt pour le maintien du lien social. Arrivé en première année sur le campus Arts et Métiers de Metz en 2021, il profite d’une dynamique portée par des enseignants pour s’inscrire aux 10km du Marathon de Metz qui a lieu un mois plus tard. L’année suivante, c’est au Marathon qu’il s’inscrit. Son goût pour les longues distances est né.
En parallèle de ses études, il s’inscrit au club de triathlon de Metz et enchaîne les courses : marathons, triathlons et bike and run.
L’envie de se mettre au défi
Malgré les courses et les entraînements, Erwan voudrait mieux tirer profit de son appétence pour l’endurance. Après un triathlon M (la distance pratiquée aux Jeux Olympiques), il décide de s’attaquer au format le plus long, le triathlon XL :
- 3,8km de natation,
- 180km de vélo,
- pour finir par un marathon, soit 42,195km.
Il lui faut alors trouver une course qui aura lieu en août de l’année suivante afin de lui laisser le temps de s’entraîner.
Le mythique Embrunman
Seul l’Embrunman répond à ses critères. Mais voilà, ce dernier est mondialement réputé pour être l’un des plus dur de sa catégorie : départ de la natation de nuit en eau libre, plus de 5000m de dénivelé positif pour le vélo et de 400m pour la course à pied.
Pas de quoi effrayer Erwan qui se lance dans un an d’entraînement en parallèle de sa dernière année d’études qu’il mène en contrat d’apprentissage en expertise Management de l’Usine du Futur (aujourd’hui appelée Pilotage de la Performance Globale).
Rigueur et organisation : un an d’entraînement
En bon scientifique, Erwan laisse peu de place à l’improvisation et planifie un entrainement rigoureux. Il fait appel à une nutritionniste du sport pour comprendre comment fournir l’énergie nécessaire aux efforts qu’il se prépare à faire. Il achète un plan d’entraînement qu’il adapte à ses ambitions.
Pendant un an, il fait en parallèle de ses études en moyenne quinze heures de sport par semaine : trois séances de natation avec son club de triathlon auxquelles s’ajoutent des séances de vélo et de course. Il se passe de soirées avec les copains de promo et de week-end en famille.
La natation : une simple formalité
Le jour J, c’est accompagné de sa famille et de quelques amis qu’Erwan prend le départ de la course. A 6H du matin, il se tient en combinaison sur les bords du lac d’Embrun aux côtés des 1.100 autres participants. Le départ, de nuit, est assez violent mais il trouve son rythme et sort finalement de l’eau satisfait :
Quand je sors de l’eau je suis dans ma bulle. Je pense à ce que je dois faire pour effectuer ma transition le plus rapidement possible.
Le vélo : le mental au secours des jambes
Passés les premiers kilomètres, Erwan se rend compte que son dérailleur a un problème ce qui risque de le pénaliser en descente et sur le plat. La suite lui laisse peu de temps pour s’en préoccuper car ce sont les rafales de vent et une blessure au genou suite à une chute qui le ralentissent.
Vient ensuite le mythique col de l’Izoard qui lui donne du fil à retordre. Il est contraint de faire plusieurs arrêts pour se masser les jambes dont les muscles se tétanisent. Heureusement, sa famille, ses amis et un jambon-beurre l’attendent en haut. De quoi lui redonner le moral pour la belle descente qu’il amorce.
Abandonner ? Jamais !
Malgré tout, d’autres montées l’attendent. Et en bas de l’une d’elle, un athlète néerlandais aguerri lui confie vouloir abandonner la course car trop difficile. Compatissant, Erwan comprend. Mais malgré la difficulté, il ne l’envisage pas une seule seconde pour lui-même.
Je n’avais jamais fait de col, c’était une dure découverte. Je finis mes 180km de vélo dans la douleur. Mais heureusement, deux étudiants kiné m’ont proposé un massage salvateur qui m’a soulagé.
Le marathon : calculer bien pour finir bien
Pour finir dans le temps imparti, il reste désormais 6H30 à Erwan pour courir un marathon. Prenant en compte son état physique et les risques encourus (déshydratation, hypoglycémie ou encore réveil de son entorse faite à l’entraînement quatre semaines plus tôt) Erwan calcule l’allure à adopter pour passer la ligne d’arrivée dans les temps, sans mettre en danger sa santé.
Fatigué mais fier de son exploit, Erwan arrive après un peu moins de six heures de course et plus de seize heures d’efforts. C’est Emma Bilham, la gagnante de cette édition qui lui remet sa médaille de finisher.
Finalement, je n’ai eu ni courbatures, ni crampes les jours suivants.
Du sport, oui, mais plus tranquillement
Si son année de préparation et sa course ont été riches d’enseignement, Erwan pense reprendre le triathlon à un rythme plus léger.
Savoir que j’ai fini l’une des course les plus dures au monde m’a apporté beaucoup de confiance en moi. Surtout quand on sait qu’il y a quatre ans j’arrivais à peine à courir vingt minutes. On est capable de faire des choses beaucoup plus difficiles que ce que l’on pense.