François Gruson, maître de conférences en EEA sur le campus de Lille, est porteur d’un projet ANR (Agence Nationale de la Recherche) dédié à l’Interconnexion et au Transport de l’Energie Electrique sur les réseaux en haute tension à courant continu (HVDC).
Pour François, expert en électronique de puissance pour les réseaux électriques du futur, l’obtention d’un financement ANR résulte de près de 10 ans de travaux sur le sujet, concrétisé par différents projets et thèses.
Obtenir la confiance de l’ANR sur ce projet est une vraie reconnaissance des capacités de l’équipe du L2EP sur la thématique des réseaux en haute tension à courant continu.
Vers un réseau électrique international plus propre grâce à la recherche
Le projet DICIT, pour Développement et Intégration des Convertisseurs statiques DC/DC pour l’Interconnexion et le Transport de l’Energie Electrique sur les réseaux en haute tension à courant continu, vise à développer les interconnexions du réseau électrique en courant continu à l’échelle internationale pour créer un maillage. En effet, un maillage international plus fort permet de renforcer les liens énergétiques des différents pays tout en y insérant des grands centres de production renouvelable (éolien, hydrolien). « On peut par exemple imaginer un réseau plus propre en profitant des conditions climatiques de certains pays pour dispatcher l’énergie produite dans d’autres pays » précise François Gruson. La problématique réside dans l’utilisation de technologies différentes d’un constructeur à l’autre, des niveaux de tension et des normalisations différentes d’une installation à l’autre. Le maillage ne peut ainsi se faire que par un convertisseur à haute tension en courant continu, à des niveaux de puissance très élevée. « On est sur des puissances de l’ordre de 500MW. A titre de comparaison, les dernières générations d’éoliennes ont une puissance de 5 à 10MW» précise François Gruson
Une équipe multi-tutelles pour un projet qui durera 4 ans
L’équipe projet est composée de 7 personnes, dont 5 du L2EP : Frédéric Colas, ingénieur de recherche aux Arts et Métiers, Xavier Guillaud de l’École Centrale de Lille, Philippe Le Moigne de l’École Centrale de Lille, Philippe Delarue, de l’université de Lille. Michael Merlin, Maître de conférences à l’Université d’Edinburgh, et Shabab Samimi de Esme-Sudria, complètent cette équipe. Leur objectif sera de choisir des technologies de convertisseurs DC-DC basées sur des critères de coûts et de rendement, de les intégrer à des réseaux DC maillés type pour en contrôler les flux d’énergies tout en garantissant la stabilité de ce dernier, avant de procéder à des vérifications expérimentales sur le démonstrateur échelle réduite du campus.
Le projet DICIT débutera en mars 2021 pour 4 ans. Il permettra, entre autres, le financement d’un poste de doctorant pour 3 ans et d’un post-doc pour 2 ans.
*Photo d'illustration, prise en 2018