Sur le campus de Châlons-en-Champagne, Samuel Diard et Jérémy Rousseau se sont lancé dans un projet entrepreneurial en créant des chevalières, des boutons de manchette et des médailles en argent massif.
Un premier pas vers l’entrepreneuriat
En avril dernier, Samuel et Jérémy, actuellement étudiants en 2e année du Programme Grande École sur le campus de Châlons-en-Champagne et permanenciers au Fablab, ont décidé de se lancer dans un projet entrepreneurial en concevant et fabricant trois types de bijoux en argent massif : chevalières, boutons de manchette et médailles. Ils partent entièrement de zéro, avec la volonté de mettre en pratique leurs connaissances. Jeremy explique, « Notre objectif, c’était avant tout de prendre du plaisir à créer, tout en apprenant et en perfectionnant nos techniques de fabrication. »
De la modélisation 3D à la fonte
Chaque bijou suit un processus précis passant par plusieurs étapes. Après avoir conçu leurs modèles en 3D, Samuel et Jérémy fabriquent les pièces en cire, par moulage silicone ou impression 3D. Leur moule en plâtre réfractaire est ensuite cuit à 750 °C pour éliminer la cire et préparer la coulée de l’argent 925, un alliage composé de 92,5 % d’argent pur et de cuivre. La fonte se fait à plus de 1 000 °C, puis est coulée sous vide afin de garantir une meilleure qualité. Après démoulage, nettoyage et traitement par bain d’acide pour retirer l’oxydation, les bijoux sont polis à la main pour un meilleur rendu.
Suite à leurs différents essais, les étudiants parviennent à obtenir des pièces de qualité en maîtrisant notamment la température du métal et du moule.
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Allier artisanat et industrie
Au delà de la création, Samuel et Jérémy se lancent dans un vrai défi : industrialiser leur production tout en conservant la qualité artisanale de leurs bijoux. Pour y parvenir, ils souhaitent s’inspirer des principes vus dans leur cours de lean manufacturing, enseigné par Jesus Ochoa Robles (Responsable du Programme Ingénieur de Spécialité « Mécanique, Smart Manufacturing ») pour optimiser chaque étape et automatiser certaines opérations afin de gagner en efficacité tout en réduisant les défauts.
« Produire en grande quantité est complexe, mais cela nous apprend à repenser notre organisation et à rendre notre production plus efficace », expliquent les deux élèves. Cette démarche lie la pratique artisanale à une réflexion sur la performance et l’amélioration continue, un véritable apprentissage entrepreneurial pour eux.
Organiser la production et la vente
Derrière l’aspect technique, ils développent une véritable démarche d’entrepreneurs. Grâce à leur statut de micro-entrepreneur, ils visent une commercialisation dès janvier, avec un prix de vente allant de 80 à 130€ selon le produit. Ils ambitionnent de produire une cinquantaine de pièces pour tester le marché et constituer un capital de départ. Ces bijoux seront proposés aux gadz’arts et au grand public.
Pour ajuster leur production à la demande, Samuel et Jérémy ont mis en place un site de précommandes.
« Ce projet nous permet de comprendre toutes les étapes, de la conception à la vente. », résume Samuel.
Un projet formateur et concret
Au delà de la technique, cette aventure est avant tout humaine. « Ce projet nous apprend la rigueur, la gestion d’un processus industriel et le sens du détail. Mais surtout, il nous permet de donner vie à un produit concret, porteur de sens », souligne Samuel.
Leur parcours montre que l’on peut allier innovation, apprentissage et esprit entrepreneurial. Leur projet va au-delà d’un simple travail d’études, c’est le début d’une vraie aventure entrepreneuriale.
