Lancée en décembre 2018 avec l’équipe de recherche Présence & Innovation du LAMPA et l’entreprise MANN+HUMMEL, équipementier de premier plan du secteur automobile, la chaire « Time to Concept » vise à accroître la compétitivité des entreprises en tirant le meilleur parti des technologies émergentes. Cette chaire marque le rapprochement entre le monde industriel et le monde académique et scientifique. Jérôme Migaud, directeur Innovations secteur Transport chez MANN+HUMMEL, fait le bilan à mi-parcours des travaux menés.
Pourquoi le groupe MANN+HUMMEL a-t-il choisi de créer une chaire ?
L’innovation est, de longue date, au cœur de la stratégie de notre groupe, ce qui explique notre position de leader dans le domaine de la filtration.
De plus, la chaire s’inscrit dans la politique « d’open innovation » que nous menons avec nos clients, nos fournisseurs et nos partenaires académiques. Cette politique permet d’aboutir plus rapidement et plus efficacement à une mise sur le marché de nouvelles idées, de nouveaux produits, de nouveaux systèmes de filtration.
Et pourquoi sur les thématiques des réalités immersives ?
Grâce à cette technologie, nous accélérons la mise sur le marché de nos nouveaux concepts. Au-delà de l’aspect marketing, nous souhaitons aussi rendre visible des phénomènes physiques invisibles, comme les enjeux liés à la pollution de l’air dans des habitacles automobiles ou dans des gares souterraines. Aujourd’hui, les processus de décision sont très rapides, que ce soit en interne ou en externe avec nos clients.
Nous devons montrer, et encore plus démontrer, la réelle valeur ajoutée de nos nouveaux concepts, dans des systèmes complexes, à de nombreux interlocuteurs, tous acteurs dans le processus de décision. Proposer la bonne technologie de filtration est évidemment un prérequis à une mise sur le marché. Mais nous devons aussi montrer les réelles interactions de notre produit dans un système, les gains pour les futurs clients et investisseurs.
Enfin les contraintes de planning et de coûts réduits autorisent de moins en moins le recours aux phases de démonstrateur physique. Il faut passer par des jalons préliminaires, basés sur de la simulation système et multi physique, avant d’appuyer sur le bouton prototypage. Les outils de réalités immersives sont alors un plus pour montrer comment notre produit fonctionne à l’intérieur d’un système.
Que retirez-vous de ces deux premières années d'un point de vue technique et commercial ?
Nous avons impliqué très tôt nos clients dans la chaire. Leurs retours sont très positifs car les outils de réalité immersive leur permettent d’être mieux intégrés dans les processus amont d’innovation.
Pour MANN+HUMMEL, nous engageons actuellement une phase expérimentale pour un nouveau produit de filtration. Même s’il est difficile d’associer à 100% l’origine du succès à une façon de faire différente, disons que l’utilisation des outils de réalité immersive a sans doute largement contribué à ce succès.
Notre prochain objectif est de valider les résultats en les appliquant à l’utilisation de nouveaux outils. Élargir la chaire à d’autres industriels serait également un plus, et nous devons le préparer dès maintenant….