Arts et Métiers partenaire des Rencontres du Développement durable

Thomas Friang, directeur général de l'Institut Open Diplomacy et créateurorganisateur des RDD, et Laurent Champaney, directeur général d’Arts et Métiers.
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Le coup d’envoi de la 3e édition des Rencontres du développement durable (RDD) sera donné le 16 septembre sous le haut patronage de Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale. L’opportunité d’une rencontre avec Thomas Friang, directeur général de l’Institut Open Diplomacy qui a fondé les RDD, et Laurent Champaney, directeur général d’Arts et Métiers, partenaire de l’événement.

Quel est l’objectif des Rencontres du Développement durable ?

Thomas Friang : Nous voulons proposer à un maximum de Français de se faire une opinion informée sur les enjeux complexes du développement durable grâce à des débats avec les meilleurs spécialistes, des intellectuels engagés et les responsables politiques en charge de ces sujets majeurs. Il s’agit de leur donner des clés pour faire des choix éclairés comme consommateur, citoyen, professionnel…

L'événement accueille des chercheurs, experts, chefs d’entreprise et décideurs publics pour se poser les questions essentielles à la transition vers une société plus durable. On interroge tous les sujets : les transformations économiques, les difficultés sociales, les mutations politiques et les batailles géopolitiques qui structurent le défi environnemental.

C’est un événement gratuit, accessible au plus grand nombre. La 1re journée qui se déroule à l’Assemblée nationale sera retransmise en ligne. Cette année, ce lancement national est l’anniversaire officiel de l’adoption des Objectifs de Développement Durable des Nations unies par la France.

Puis, nous entamons un véritable tour de France, avec six étapes - dont celle de Bordeaux co-organisée avec Arts et Métiers le 7 octobre sur l’économie circulaire - avant une conclusion européenne à Berlin !

Pourquoi Arts et Métiers est-il partenaire des RDD ?

Laurent Champaney : L’approche des RDD, qui consiste à prendre le problème dans sa complexité et à s’entourer de spécialistes, me paraît intéressante. Trop souvent, le développement durable est vu par le petit bout de la lorgnette.

L’industrie est un secteur où il y a beaucoup à changer. Arts et Métiers peut amener dans le débat sa connaissance des problématiques industriels et de formation des futurs cadres. Mais il faut que cela s’inscrive dans le cadre de politiques publiques plus larges.

Et pour nous, participer à ces rencontres nous apporte une meilleure connaissance de toutes les parties prenantes et des débats pour aller vers ces politiques publiques.

Quel est le programme de cette 3e édition des RDD ?

Thomas Friang : Cette édition sera notamment l’occasion de faire le bilan des 17 Objectifs de développement durable fixé par les Nations Unies. Le bilan n’est pas positif car depuis deux ans, la transition s’est considérablement ralentie, d’abord à cause de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine, deux événements mondiaux qui inversent toutes les courbes du progrès.

Mais cette manifestation sera aussi l’occasion de donner la parole à des ONG ou des entreprises dont les initiatives sont porteuses d’espoir et de dialoguer avec les politiques, du local au global, sur la meilleure manière de reprendre les choses en main.

C’est d’ailleurs pourquoi nous avons baptisé cette édition « Entreprenons la France de 2030 ».

Cela marque que toute la Nation est concernée et que tout dépend de notre sens de l’initiative. C’est d’ailleurs le sens que nous devons donner à la planification écologique : elle doit permettre à chacun d’apporter sa pierre à un édifice plus grand, le plan de transformation du pays. Celui-ci doit d’ailleurs intégrer une dimension sociale pour conduire une transition juste (10% des plus favorisés sont responsables de 50% des émissions de gaz à effet de serre) et ne doit jamais oublier le défi de l’adaptation : avec le réchauffement planétaire, ce sont des défis physiques qui vont modifier nos infrastructures et donc notre façon de penser nos investissements, nos recherches et le développement.

Quelles actions entreprend l’établissement pour rentrer dans cette dynamique ?

Laurent Champaney : Tout d’abord, nous commençons à déployer des actions d’information et de sensibilisation auprès de nos personnels et étudiants, par exemple avec des ateliers Fresque du Climat ou à la fin du mois une après-midi de débats avec The Shift Project. De plus, nous nous sommes engagés dans l’obtention du DD&RS (Développement Durable des Établissements d’Enseignement Supérieur) et avons signé les accords de Grenoble.

Côté formation, nous voulons former nos étudiants à décarboner l’industrie en étant des acteurs de terrain qui créent et mettent en œuvre des solutions impactantes. Pour cela, nous souhaitons les former aux trajectoires technologique des quatre scénarios « Transition(s) 2050 » de l’Ademe (plus d’informations). Ces quatre scénarios empruntent des voies distinctes et correspondent à des choix de société différents mais aboutissent tous à la neutralité carbone en 2050. Cette proposition sera examinée par notre Conseil d’Administration à la fin du mois.

En fait, nous prenons l’engagement de changer nos façons de faire, de former et informer nos étudiants et personnels.On ne fera pas la transition sans de nouvelles compétences de nos jeunes ingénieurs pour construire des infrastructures durables, des villes intelligentes…

Quel serait votre vœu pour que le slogan « Entreprenons la France de 2030 » s’applique ?

Laurent Champaney : Avoir une politique publique claire de planification écologique. Par exemple, il n’existe pas de norme dans le développement durable, même pour mesurer l’impact carbone. Nous avons besoin d’outils stables dans le temps que l’on puisse intégrer dans la formation. C’est l’élément qui manque pour avancer.

Thomas Friang : Je suis tout à fait d’accord. Il faut préciser la planification écologique pour pouvoir embarquer tout le monde : on a besoin d’un cadre pour aller tous dans le même sens, avec un cap, des objectifs et des normes. L’Institut Open Diplomacy a publié, avant le début des RDD, une note sur la planification écologique (téléchargeable ici).

C’est le point de départ de cette réflexion que nous mènerons à chaque étape des RDD, en débattant de manière ouverte avec - je l’espère - le plus grand nombre de Françaises et de Français possible.

 

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