Témoignage d’Alexandre Isaac, élève-ingénieur créateur de The Repair Academy

Réparation de petit matériel électronique
Témoignage

Alexandre Isaac est élève-ingénieur en 1ère année du cursus PGE (Programme Grande Ecole). Fortement intéressé par l'entrepreneuriat, il crée son entreprise "The Repair Academy" en septembre 2019.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Alexandre Isaac. Je suis élève-ingénieur en 1ère année sur le campus Arts et Métiers de Bordeaux-Talence. Je suis également le fondateur de The Repair Academy, une entreprise qui propose des solutions de réparation de petit matériel électronique (ex : smart phone), pour lutter contre la génération de déchets électroniques et l’obsolescence programmée.

Pourquoi avoir créé The Repair Academy ?

Dès mes 15 ans, j’ai commencé à réparer des appareils électroniques. D’abord pour mes amis, ma famille… jusqu’à réparer des centaines d’appareils à travers toute la France !

Lors de ces réparations dites « classiques » (ex : remplacer un écran ou une batterie), je me suis rendu compte que certains appareils n’étaient pas réparables. Même en remplaçant toutes les pièces, rien à faire, ça ne fonctionnait pas… J’ai donc commencé à examiner à la loupe la carte électronique de ces appareils (des smartphones). J’ai sorti mon fer à souder et j’ai commencé à « bidouiller », et j’ai trouvé la source du problème : le condensateur. Ainsi, plutôt que de racheter un nouveau smartphone (tout en perdant ses données), j’ai pu proposer une réparation de ce condensateur, rapide et beaucoup moins cher qu’un nouvel achat. J’essaie depuis de déployer cette démarche partout en France.

J’ai donc fondé The Repair Academy en septembre 2019. Son but est de former des réparateurs indépendants dans toute la France pour intervenir sur les cartes électroniques de smartphones. Si j’ai fait le choix de former les réparateurs, plutôt que d’essayer de tout réparer moi-même, c’est pour pouvoir réparer plus de smartphones. Les constructeurs ont inventé le téléphone jetable avec l’obsolescence programmée, un véritable fléau pour la planète : 20 millions de smartphones sont vendus en France chaque année, puis jetés après un trop court temps d’utilisation, alors qu’une simple réparation prolongerait leur durée de vie. Tous ces problèmes sont causés par un sous-dimensionnement des composants sur la carte. Nos statistiques démontrent que le « pic » de réparation carte mère smartphone apparaît exactement 3 ans après sa sortie.

Des freins à la réparation sont aussi mis en place : vis propriétaires, puces propriétaires uniques et sérialisées, mise à jour qui détruit certaines fonctions… Les exemples des barrières mises en place par les constructeurs sont légion, mais nous œuvrons tous les jours pour développer des solutions abordables, et réalisables par quelqu’un qui n’a pas forcément un diplôme d’ingénieur en électronique.

Comment évolue ton projet ?

The Repair Academy s’exporte petit à petit dans plusieurs villes de France. Les élèves formés viennent déjà de l’autre bout du monde. Nous voulons apprendre à tous les réparateurs confirmés ou en devenir à traiter toutes les pannes, et réduire l’obsolescence programmée à néant. Nous voulons aussi développer des outils pour automatiser au maximum ces réparations délicates, et pour rendre ce secteur plus attractif. Enfin, nous voulons appliquer nos connaissances à tous les appareils électroniques existants. MacBook, Smartphones, lave-linge, imprimante, calculateur de voiture… Les composants sont partout aujourd’hui !

Nous proposons aussi depuis peu de racheter aux particuliers, ou aux pros, des lots d’appareils électroniques HS ou dépréciés. Oui, même ce qui est tombé dans l’eau peut nous intéresser ! Et évidemment, on propose aux clients du monde entier de faire réparer leurs appareils chez nous.

Pourquoi as-tu intégré Arts et Métiers ?

Intégrer une école d’ingénieur était un rêve depuis le collège. Après une 5/2 à Montauban, près de Toulouse, j’ai enfin intégré les Arts. Pourquoi cette école ? Je voulais être « sur le terrain », et avoir les mains dans le cambouis. C’est comme ça que j’ai appris à faire tout ce que je fais aujourd’hui.

Pourquoi Arts et Métiers ? Je voulais être « sur le terrain », et avoir les mains dans le cambouis. C’est comme ça que j’ai appris à faire tout ce que je fais aujourd’hui.

Grâce aux cours de cette école, j’apprends comment le monde industriel fonctionne, et comment je peux créer des méthodes pour régler tous les problèmes que la production de masse engendre. Je vois aussi qu’il est techniquement possible de produire de façon qualitative et durable, et que les ingénieurs d’hier ont seulement eu des directives qui diffèrent d’aujourd’hui. On devait produire plus à meilleur prix. C’est différent en 2020 !

Enfin, le réseau des Alumnis m’a fait rencontrer des gens formidables, qui m’ont beaucoup aidé dans mes projets !

C’est quoi pour toi, l’ingénieur de demain ?

L’ingénieur de demain sait aller de l’avant, être agile, prendre des risques, et ne pas penser aux actionnaires. L’aventure entrepreneuriale permet cela. Elle apporte aussi à nous, jeunes pousses pleines d’énergie, des hauts et des bas, des challenges, des nuits blanches, et des victoires très savoureuses.

Ma sensibilité au monde technologique fait que je travaillerai toujours dans un secteur évolutif, mais je veillerai à toujours travailler pour le monde, et pas seulement pour un actionnaire.

Profitez de votre jeune âge, soyez fous, changez le monde, et profitez de votre passage à l’école !

Alexandre Isaac, fondateur de The Repair Academy
Logo The Repair Academy

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