Thierry Koscielniak se consacre au développement des technologies émergentes (IA et XR) dans l'établissement au sein de la direction générale adjointe.
Quel est votre poste au sein d’Arts et Métiers ?
J'ai rejoint Arts et Métiers en février 2024 en tant qu’expert en stratégie numérique et innovation pédagogique. Auparavant, je représentais le Cnam dans le projet JENII et je contribue maintenant au groupe de travail sur la dissémination des jumeaux numériques immersifs.
Dès mon arrivée, nous avons travaillé sur un projet visant à étendre JENII à d'autres universités européennes afin de tester les jumeaux numériques et d'obtenir un financement, en particulier pour la traduction des documents de français en anglais.
Au-delà de JENII, mon rôle est de participer à la création de projets et de soutenir leur diffusion, en mettant en avant les Evolutive Learning Factories (ELF).
Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt pour l’espace numérique ?
Je suis animé par une curiosité constante. Ce qui me passionne dans le développement de programmes informatiques, c'est leurs applications. En tant qu'ancien enseignant, je m'intéresse naturellement aux usages pédagogiques. C’est le domaine de l’EdTech, les Technologies pour l’Éducation.
Y a-t-il un mot qui résume ce que JENII représente pour vous ?
Je vais vous proposer un terme que j'ai inventé dans sa version française et que je considère comme une cible de JENII : la « métaversité », une fusion de « métavers » et « université ».
Il désigne un espace 3D virtuel conçu pour l'enseignement et la recherche, au sein d'un métavers. On peut l'explorer par exemple avec un casque. On y trouve des jumeaux numériques et on peut y organiser des travaux collaboratifs.
La « métaversité » est un espace virtuel immersif et durable, où l'on peut disposer d'une salle virtuelle en permanence.
Comment avez-vous réagi aux hésitations autour de l'utilisation de ces nouvelles plateformes pour l’enseignement ?
Les réticences se divisent en deux catégories. D'abord, il y a les sceptiques qui doutent de leur potentiel. Ensuite, il y a les professionnels qui sont intéressés mais qui manquent de temps car ils sont accaparés par d’autres tâches.
Pour les premiers, il est crucial de leur faire tester, de leur fournir des exemples concrets et de faciliter les échanges avec d'autres enseignants qui utilisent ces outils.
Quant aux seconds, l'intervention d'un ingénieur pédagogique est essentielle pour gagner du temps et traduire leurs besoins en solutions numériques adaptées à la pédagogie.
« Monsieur Métaversité »
Le parcours professionnel de Thierry Koscielniak est centré sur la Technologie pour l’Éducation. Le numérique et la pédagogie constituent le fil conducteur de sa carrière. Il a contribué au développement des usages des réseaux et d'internet à des fins éducatives et a occupé différents postes universitaires aidant à créer des espaces numériques de travail pour étudiants et enseignants ainsi qu’à former à l’utilisation des plateformes de type Learning Management System (LMS). Il est aussi président de France Immersive Learning, association qui incarne la filière française des acteurs de l’enseignement et de la formation avec les technologies immersives.
