Yassine Ben Zineb et Rémi Charbonnier ont tous deux réalisé leur prépa en région Grand Est. Ils reviennent sur leur parcours, de la prépa à leur entrée à Arts et Métiers, sur le campus de Metz, en septembre 2020.
Quel était votre parcours avant d’intégrer Arts et Métiers ?
Yassine Ben Zineb : J’ai obtenu un Abibac S-SVT spécialité maths. Puis j’ai intégré une prépa MPSI (Mathématiques, Physique et Sciences de l’Ingénieur) au lycée Henri Poincaré de Nancy. Étant passionné de maths, c'est tout naturellement que j’ai embrayé sur une MP (Mathématiques et Physique).
Rémi Charbonnier : De mon côté j’ai fait un Bac S, spécialité SI (Sciences de l’Ingénieur). Comme j’aime beaucoup les sciences de l’ingénieur j’ai intégré une prépa PTSI (Physique, Technologie et Sciences de l’Ingénieur), puis PT (Physique et Technologie) au lycée Couffignal de Strasbourg.
Pourquoi avoir choisi de faire une prépa pour entrer en école d’ingénieurs ?
Yassine : Je suis passionné d’astrophysique, d’aéronautique et d’aérospatial. Je voudrais faire de cette passion un métier. Je souhaite, de plus, atteindre le plus haut niveau scientifique possible. La prépa se présentait donc comme la voie royale.
Rémi : J’étais assez bon en cours et je savais que je voulais faire une école d’ingénieurs, sans avoir défini laquelle. Faire une prépa m’a donné du temps pour faire mon choix, tout en m’orientant vers l’ingénierie.
Pourquoi pas à Paris ?
Yassine : Si j’avais dû faire une prépa à Paris, je voulais que ce soit l’une des meilleures. Sinon, je préférais la proximité de ma famille qui compensait largement le niveau des plus grandes prépas. D’autant plus que Poincaré est une très bonne prépa MP et que le travail des élèves compte énormément dans la réussite !
Rémi : Je ne suis pas fan des grandes villes et j’aime bien ma région. Être accepté à proximité de Strasbourg me suffisait, même s’il est vrai que Couffignal a une très bonne prépa PT !
Comment étaient les années prépa ?
Yassine : On ne va pas se mentir, c’était dur, le rythme s’intensifie progressivement et sans relâche. Mais c’est surmontable, surtout grâce aux objectifs et aux cibles : je savais ce que je voulais faire, même si je ne savais pas exactement quelle école me le permettrait.
Il y a une vision extérieure très vieille et fausse de la prépa. En réalité, les élèves s’y entraident et, malgré la pression, il y a de bons moments qui se créent. La prépa m’a aussi permis de mûrir et d’acquérir des compétences humaines en plus des connaissances scientifiques. Si c’était à refaire je le referai !
Rémi : J’avais entendu, comme beaucoup de monde, que la prépa c’était l’horreur et que je ne pourrais plus rien faire pendant cette période. Cependant, je me disais que je pourrais toujours tenter une autre voie si ça ne me correspondait pas. Mais franchement, je trouve la prépa trop diabolisée.
Certes, le rythme est soutenu mais mes amis m’ont dit que le post bac était généralement plus rythmé.
Même si mes parents n’habitaient pas loin, j’étais à l’internat parce que je savais que je travaillerai moins bien chez moi. À l’internat, et en général dans ma prépa, on pouvait compter les uns sur les autres. Il y avait une bonne ambiance de travail, bénéfique pour tout le monde.
Vous avez passé vos concours dans un contexte particulier, cela n’a pas été trop stressant ?
Yassine : C’est bête à dire mais avant les concours, il ne faut pas trop y penser. Quand on commence à faire des calculs on s’encombre de réflexions inutiles. J’ai potassé les sujets et j’ai commencé à me poser des questions une fois les épreuves passées. Encore une fois, le fait d’avoir des objectifs m’a aidé à me concentrer. C’était un avantage !
Rémi : De mon côté, c’était compliqué de ne plus avoir de cadre et c’était dur de ne pas savoir ce qu’on allait faire au niveau des épreuves. J’ai juste essayé de garder mes cours et mes objectifs en tête. Heureusement aussi, je me suis confiné avec mes deux camarades d’internat. Ça nous a permis de garder notre ambiance de travail.
Les élèves qui ne viennent pas de PT ont une mise à niveau en Sciences de l’Ingénieur (SI) lorsqu’ils arrivent à Arts et Métiers. Est-ce suffisant pour réussir à suivre les cours ?
Yassine : Ayant choisi l’option informatique, je n’avais pas fait de SI depuis le début de ma prépa. En plus des cours, j’ai tout de suite trouvé un élève de PT avec qui je m’entendais bien pour rapidement monter en niveau. Avec la motivation liée à la découverte de connaissances nouvelles et le travail j’ai très vite rattrapé mon retard.
Pourquoi avoir choisi Arts et Métiers ?
Yassine : En entrant en prépa je n’avais pas en tête d’intégrer les Arts. Puis j’ai commencé à chercher les écoles qui me permettraient de réaliser mon projet professionnel. C’est là que les Arts sont entrés dans ma liste des écoles souhaitées grâce, bien sûr, au niveau de la formation qui y est dispensée, mais aussi aux expertises de 3e année et aux double-diplômes à l’étranger qui me permettront de modeler ma formation autour de l’astrophysique, de l’aéronautique et de l’aérospatial.
Rémi : Je me suis rendu compte que mon parcours était bien ficelé si j’allais aux Arts : en plus des sciences de l’ingénieur, j’adore la technologie. J’ai aussi pu constater qu’il y avait souvent une scission en entreprise entre les ingénieurs-managers et les techniciens. Or, il y a beaucoup de travail manuel aux Arts. Je veux être un ingénieur et un manager proche de mes équipes.
En plus de ça j’ai été attiré par la culture extrascolaire et le réseau alumni qui sont en particulier présents aux Arts
Que diriez-vous à un étudiant de prépa pour l’inciter à choisir Arts et Métiers ?
Yassine : Les Arts c’est une école où l’on étudie beaucoup la théorie mais aussi la pratique. On aborde tous les aspects du monde du travail. Il y a une vision très humaine de ce qu’on fera plus tard.
Les Arts c’est aussi des valeurs avec, d’après les discussions que j’ai pu avoir avec mes anciens camarades de prépa, une vie en communauté qu’on ne retrouve quasiment nulle part ailleurs et qui participe à un bien-être incroyable.
Rémi : L’ambiance est super, les enseignements sont larges, on apprend de tout. Si vous avez des galères en prépa, ou si vous vous demandez si ça ira après, je vous le dis : ça vaut le coup !