Lou Grimal, enseignante-chercheuse à l'institut de Chambéry, est souvent amenée à se déplacer à l’étranger. Elle réfléchit à limiter l’impact environnemental de ses trajets.
Quels déplacements professionnels à l’étranger as-tu fait ces derniers temps ?
Je me déplace principalement pour les alliances européennes ou les conférences internationales.
Ces derniers mois, j’ai dû faire 2 déplacements professionnels à l’étranger. Le premier à Varsovie en mai pour une réunion de l’alliance européenne ENHANCE. Le deuxième à La Valette (Malte) pour une conférence internationale de la Design Society, en septembre.
Pour mes trajets, j’ai fait le choix il y a quelques années d’arrêter de prendre l’avion. Je trouvais contradictoire de travailler sur les enjeux de soutenabilité et d’enseigner les limites planétaires tout en ayant une pratique professionnelle avec un impact environnemental fort. Je continue d’aller à l’étranger mais avec des modes de transport plus lents !
Quels sont les aspects positifs de ce choix ?
Voyager en train me permet de transformer chaque déplacement en opportunité : j’en profite pour voir des collègues sur mon trajet ou caler des congés. Par exemple, en 2021, je me suis rendue en train à Stockholm pour une conférence. J’ai fait une pause dans mon trajet à Darmstadt, en Allemagne pour participer à un séminaire scientifique avec des collègues de Hochschule Darmstadt. C’est un vrai atout : j’optimise mes trajets tout en maintenant un lien humain avec des partenaires internationaux, ce qui enrichit mon travail.
De plus, être « coincée » dans un train pendant un long moment est aussi l'opportunité de me couper de mes mails et de travailler sur des articles scientifiques !
Je tiens d’ailleurs à remercier les personnels du service missions pour leur accompagnement. Il me faut environ deux jours pour traverser l’Europe et j’ai apprécié leur aide pour organiser ces déplacements parfois complexes.
Et les aspects négatifs ?
Je déplore souvent la brièveté des missions par rapport au temps de trajet. J’aimerais rester au moins une semaine sur place pour mieux échanger avec des collègues que je vois rarement et approfondir les collaborations !
Mais ce temps de trajet d’un à deux jours me pousse à exiger des échanges plus qualitatifs : une préparation rigoureuse, des contributions actives et un travail en amont de chacun. À l’inverse, certains collègues, arrivés en avion en quelques heures, abordent parfois ces réunions avec moins de préparation.
Ce contraste génère chez moi une certaine frustration car mon investissement logistique et temporel est bien plus lourd. Je pense d’ailleurs qu’à terme, cela va me pousser à refuser des déplacements pour des réunions de quelques heures.
Tu vas continuer ce type de déplacements ?
J’envisage effectivement de continuer ces trajets « bas carbone » et de davantage choisir les conférences et réunions auxquelles je me rends.
Pour ce qui concerne les voyages hors d’Europe, cela nécessite beaucoup plus de préparation et un projet scientifique solide donc pour le moment, je remets cela à plus tard !
