
Flavian, apprenti en Programme Ingénieur de spécialité en Génie électrique, option Flux d’énergie vient de rentrer en 3e année.
Sa formation se distingue par une alternance particulièrement structurée, avec un rythme de 40 % en école et 60 % en entreprise, incluant 12 semaines à l’international, et une pédagogie par projets fortement ancrée dans le monde industriel. Cette organisation rend son alternance plus cadrée et très professionnalisante.
Il partage avec nous son expérience de mobilité internationale en Indonésie, indispensable pour l’obtention de son diplôme.
Quel a été ton parcours avant d'entrer aux Arts et Métiers ?
Après un Bac Pro Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés (MELEC), j’ai intégré l’ÉNEPS, où j’ai suivi le BUT GEII en deux ans à l’IUT1 de Grenoble. J’ai ensuite poursuivi par une licence professionnelle Bâtiments connectés et gestion intelligente de l'énergie (BCGIE) pendant un an.
Dans quelle entreprise as-tu effectué ton stage de mobilité internationale ?
J’ai effectué mon stage chez Tuksedo Studio, une entreprise située à Bali et spécialisée dans la fabrication très fidèle de répliques haut de gamme de voitures classiques telles que la Porsche 356 Speedster, l’Aston Martin DB5,..., grâce à un organisme qui met en relation des étudiants en recherche de stage et les entreprises
J’ai intégré le bureau d’études en tant qu’ingénieur stagiaire, en interface directe avec l’atelier. Tuksedo Studio emploie environ une centaine de personnes, principalement des ingénieurs, techniciens et artisans locaux, et accueille également des stagiaires étrangers comme moi.
Sur quels types de projets ou missions as-tu travaillé, et quels en ont été les résultats ou impacts ?
Durant mon stage, j’ai eu l’opportunité de participer à des travaux variés mêlant conception électrique, intégration mécanique et ingénierie appliquée aux répliques de voitures classiques. J’ai d’abord travaillé sur la réalisation de gabarits en bois à partir de plans numériques, utilisés comme patrons de découpe pour la fabrication de cadres en acier servant à façonner les carrosseries.
J’ai ensuite contribué à la conception et à la fabrication de tableaux de bord personnalisés, depuis la modélisation en CAO jusqu’à la découpe, puis de la soudure et à l’assemblage des éléments électroniques.
J’ai également participé au câblage de baies moteur, notamment sur une Mercedes, en reliant le faisceau principal à différents capteurs comme la sonde de température, la sonde de pression d’huile ou encore le capteur de vilebrequin.
Ces expériences m’ont permis de développer mes compétences en conception électrique et électronique, de mieux comprendre l’intégration mécanique et électrique dans des véhicules de collection, et d’appréhender la coordination entre les différents profils d’ingénieurs au sein d’un bureau d’études.
Quelles différences as-tu remarquées dans l’organisation du travail d’ingénieur ou de management par rapport aux entreprises françaises ? Comment la notion de développement durable RSE est-elle prise en compte dans cette entreprise ?
J’ai observé des différences organisationnelles notables par rapport aux entreprises françaises. En Indonésie, l’organisation du travail est moins rigide et les normes sont moins strictes qu’en Europe. L’approche y est davantage artisanale qu’industrielle, influencée par la culture locale et l’économie de la région. Les plans sont par exemple souvent adaptés aux contraintes de l’atelier. Elle m'a poussé à m'adapter et à être plus flexible dans ma propre manière de travailler.
En termes de développement durable RSE, Tuksedo Studio s’efforce de limiter son impact environnemental en réduisant les déchets, en sélectionnant rigoureusement les matériaux tels que l’acier, l’aluminium ou le bois, et en réutilisant des châssis de véhicules anciens. L’entreprise s’engage aussi dans la transmission continue du savoir-faire en formant des artisans locaux.
Quelles compétences techniques et professionnelles as-tu pu développer ou renforcer pendant ce stage ?
Ce stage a renforcé à la fois mes compétences techniques et professionnelles. J’ai approfondi mes connaissances en conception électrique, en câblage et en modélisation, mais aussi appris à organiser et documenter des données techniques de manière rigoureuse. J’ai amélioré ma gestion des priorités, ma capacité de coordination entre le bureau d’études et l’atelier, ainsi que ma communication en anglais dans un environnement multiculturel.
En quoi cette expérience en entreprise à Bali t’a-t-elle enrichi sur le plan personnel ou influencé ta vision du monde qui t’entoure ?
Au-delà de l’aspect professionnel, cette expérience a été une véritable source d’enrichissement personnel. Elle m’a appris la débrouillardise, la patience et le sens pratique, en particulier face à la barrière de la langue qui m’a parfois conduit à trouver des solutions créatives pour communiquer. J’ai découvert une culture différente, des paysages magnifiques et des personnes chaleureuses.
Ces rencontres avec les locaux, la découverte de Bali et des îles voisines, mais aussi les situations du quotidien, ont élargi ma vision du monde et renforcé mon ouverture d’esprit. Cette immersion restera pour moi une expérience marquante, qui m’a permis de gagner en adaptabilité, en curiosité et en autonomie, tout en enrichissant à la fois ma vie professionnelle et personnelle.
Comment te projettes-tu après ton diplôme ? Quelles sont tes ambitions ?
Le diplôme en poche, je prévois soit de poursuivre mes études dans le domaine du management afin de renforcer mes compétences, soit d’intégrer en CDI mon entreprise d’alternance pour valoriser et approfondir l’expérience que j’y ai acquise.
Ton expérience à l’international en 3 mots
Inoubliable, ouverture et enrichissement