Rencontre avec Christos Markides, professeur invité

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Christos Markides partage son expérience en tant que professeur invité à Arts et Métiers. Entre complémentarité scientifique et enrichissement mutuel, cette collaboration renforce les liens entre chercheurs et ouvre de nouvelles perspectives en énergie propre.

« Si vous aimez repousser les limites de la connaissance et être le premier à découvrir de nouvelles perspectives, alors la recherche est une voie extrêmement enrichissante. » 

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à accepter cette position de professeur invité à Arts et Métiers ? Pourriez-vous nous parler de votre collaboration avec le Professeur Michael DELIGANT ? 

Cette visite m’a initialement été proposée par le Professeur Michael DELIGANT, qui m’a informé d’une opportunité de poste de professeur invité. Cela m’a semblé être le bon moment pour renouer le contact, car nous avions déjà collaboré auparavant sur des sujets tels que les cycles organiques de Rankine et les systèmes à piston liquide pour la compression et l’expansion de gaz. Cette collaboration avait débouché sur une publication commune, mais nous n’avions pas eu l’occasion de mettre en place un programme de recherche sur le long terme. Cette visite a permis, en nous appuyant sur nos travaux antérieurs, d’explorer de nouvelles pistes. La complémentarité de nos approches rend particulièrement intéressante cette visite : l’équipe de Michael dispose de solides compétences en modélisation numérique, tandis que la mienne est davantage centrée sur des techniques expérimentales avancées. Son laboratoire (le LIFSE) possède également des installations de test à grande échelle, différentes de celles que nous utilisons à Londres, ce qui en fait un environnement de collaboration idéal. Pendant mon séjour, nous avons partagé les avancées de nos recherches respectives, identifié des intérêts communs et commencé à discuter de futures propositions conjointes — à la fois pour des projets à court terme et des opportunités de financement européen à plus long terme. Cette visite a été à la fois une reconnexion et une étape stratégique vers une collaboration plus structurée. 

Quel est votre ressenti après un mois sur place ? 

Ce fut une expérience vraiment fantastique. Sur le plan logistique, c’était simple — étant basé à Londres, je pouvais venir le lundi et repartir le vendredi soir — ce qui rendait la visite pratique tout en me permettant de concilier engagements professionnels et vie familiale. J’ai été chaleureusement accueilli par le groupe, ce qui a créé une atmosphère très agréable et collaborative. L’équipe a pris le temps de me faire visiter les laboratoires et la région, et j’ai pu mener des discussions tout en continuant à suivre mon travail en cours. C’était un équilibre parfait entre productivité et inspiration, et j’ai déjà hâte de revenir pour la prochaine phase de notre collaboration. 

Selon vous, quel est le principal avantage des collaborations de recherche internationales ? Y a-t-il quelque chose que vous appréciez particulièrement dans vos collaborations avec la France ou avec Arts et Métiers ? 

Le principal avantage, c’est le renouvellement intellectuel. Collaborer à l’international vous pousse hors de votre zone de confort et vous expose à d’autres façons de penser et à des compétences différentes. C’est souvent à la frontière de votre expertise — lorsque deux chercheurs de domaines proches mais distincts se rencontrent — que naissent les idées les plus prometteuses. Dans le cas d'Arts et Métiers, j’ai trouvé la complémentarité entre nos équipes particulièrement précieuse. Cette synergie ouvre la voie à des projets passionnants et intégrateurs, qui combinent modélisation et expérimentation à différentes échelles. 

Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt pour l’énergie ? Était-ce le résultat d’un cours marquant ou d’une lecture personnelle ? 

J’ai toujours eu deux centres d’intérêt parallèles. Le premier est ancré dans la thermodynamique et la conception de technologies de conversion d’énergie — de la production d’électricité aux systèmes de chauffage et de refroidissement. Le second est plus fondamental et provient de mes travaux de doctorat, qui portaient sur des techniques de mesure par laser appliquées à des écoulements fluides complexes. La thermodynamique me connecte aux enjeux énergétiques concrets et à l’innovation, tandis que la partie mesure répond à ma curiosité pour la découverte et la recherche fondamentale. Ensemble, ces domaines me donnent un profil de recherche équilibré, que j’ai délibérément entretenu au fil des années. 

Quand avez-vous décidé de devenir chercheur ? 

J’ai su rapidement que je voulais faire un doctorat — cette partie-là était claire mais la décision de devenir chercheur s’est faite pendant le doctorat lui-même. J’ai trouvé le processus de réflexion et de résolution de problèmes profondément satisfaisant. J’ai aimé relever des défis sans solutions évidentes et ressentir l’excitation d’apporter de nouvelles connaissances dans un domaine. C’est à ce moment-là que j’ai compris que la recherche était ce que je voulais faire sur le long terme. 

Quel conseil donneriez-vous à des étudiants intéressés par une carrière en recherche, dans votre domaine ou un autre ? Je suis dans le milieu académique depuis plus de vingt ans, et je peux honnêtement dire que je n’ai jamais regretté ce choix. Il est vrai que les carrières académiques comportent des pressions — publications, financements, etc. — mais la liberté intellectuelle et la satisfaction qu’elles offrent sont incomparables avec d’autres types de carrières. Mon conseil aux futurs chercheurs est simple : choisissez des problèmes qui vous passionnent vraiment. Utilisez la liberté que vous offre le milieu académique pour suivre votre curiosité et vous concentrer sur des sujets qui ont du sens pour vous. Il vous faudra de solides bases, une bonne organisation, et une vraie passion pour la découverte. Considérez-vous comme un explorateur. Si vous aimez repousser les limites de la connaissance et être le premier à découvrir de nouvelles perspectives, alors la recherche est une voie extrêmement enrichissante. 

À propos de Christos MARKIDES 

Le Professeur Christos Markides est titulaire d’un doctorat en ingénierie de l’Université de Cambridge (2005). Depuis 2018, il est Professeur en Technologies de l’Énergie Propre au sein du Département de Génie Chimique de l’Imperial College London, où il dirige le laboratoire Clean Energy Processes (CEP). Son expertise porte sur les systèmes de conversion, de stockage et de récupération d’énergie, en particulier dans les domaines de l’énergie solaire, de la valorisation de la chaleur fatale, et des sciences thermiques et du génie thermique. Il est également cofondateur de deux entreprises dérivées issues de l’université. Ses travaux couvrent la modélisation, l’expérimentation avancée et le transfert technologique industriel. Il est actuellement rédacteur en chef des revues Applied Thermal Engineering et (plus récemment) AI Thermal-Fluids, et a contribué à de nombreux programmes de recherche nationaux et européens.

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